Addiction aux réseaux sociaux, hyperconnexion et burn-out
Les réseaux sociaux sont omniprésents dans nos vies. À la maison, au travail, du matin jusqu'au soir notre esprit est parasité par les notifications, ce qui développe une addiction au téléphone chez un bon nombre d'entre-nous. Cette hyperconnexion peut fragiliser notre état mental et mener jusqu'au burn-out. Il faut en prendre conscience !
Le développement de la nomophobie
La nomophobie vient du terme “no mobile phobia” et désigne la phobie de ne pas avoir son téléphone. Les symptômes, pour reconnaître cette nouvelle phobie, sont notamment l’impossibilité se passer de son portable, provoquant une certaine angoisse ou un manque évident (notamment quand il n’y a pas accès à la Wi-Fi ni à la 4G). Cela peut aussi se traduire par le fait de ressentir les vibrations de notifications qui n’existent pas, ainsi qu’avoir l’habitude de regarder ses notifications environ toutes les 5 minutes ou encore faire défiler son fil d’actualité pour y trouver les mêmes choses que lors de notre précédente connexion.
Cette phobie est nourrie par les réseaux sociaux qui envoient constamment des notifications, dans le but d’attirer l’internaute sur l’application et de le garder connecté le plus longtemps possible grâce à des procédés marketing, notamment la publicité.
En effet, selon de nombreux chercheurs, les réseaux sociaux produisent des effets sur le cerveau qui pourraient être comparés à ceux provoqués par la drogue, et, qui entraînent l’addiction. Ainsi, les likes apparaissent alors comme des doses de dopamine qui satisfont notre représentation du “moi idéal”.Bien que cette addiction soit la plupart du temps associée aux adolescents, elle est en réalité aussi, voire encore plus présente chez les adultes.
Aujourd’hui, les réseaux sociaux permettent l’autopromotion personnelle (ainsi que professionnelle) et ont des bienfaits visibles tels que l’amélioration de la communication au sens large, le développement de la créativité, le partage de connaissances…
Cependant ils font également ressortir le voyeurisme, le besoin d’exhibition, mais aussi le narcissisme présents en chacun de nous ce qui peut vite devenir excessif et néfaste.
L’e-réputation devient autant voire plus importante que la réputation physique ce qui conforte les personnes dans leur dépendance. En effet, à force d’être collé à son téléphone, on en vient à passer à côté de notre vraie vie: par exemple au restaurant, on passe plus de temps à retoucher sa story qu’à profiter du moment présent. Ajouté au temps de travail obligatoire, l’impression de ne plus avoir de vie personnelle pour soi-même devient réalité.
Le rôle des réseaux sociaux à usage personnel au travail
Les notifications altèrent notre concentration en envoyant des signaux à notre cerveau pour “rappeler que les réseaux sociaux sont là” et nourrit l’hyperconnexion des internautes en développant leur dépendance.
Ainsi, il n’y a plus de frontière entre le personnel et le professionnel et les deux finissent par se mélanger voire entrer en opposition. L’impression de perte de temps finit par stresser l’individu et peut le fragiliser mentalement.
De plus, les notifications et les likes nourrissent un système de récompense dont chaque être humain a besoin mais de façon répétée à l’infini, ce qui d’une part créé la dépendance aux réseaux sociaux, mais d’autre part rend les utilisateurs plus fragiles ce qui fait qu’ils sont plus sujet au stress ou à la dépression le jour où ils en reçoivent moins.
Cet abus des réseaux sociaux est facilité par le développement du téléphone portable que l’on a toujours partout avec soi : au travail, dans le bus, dans le lit, à la maison, en vacances, à table…
Une étude de l'université de Chicago démontre que la présence des réseaux sociaux dans le quotidien diminue la mémorisation, le raisonnement et la résolution de nouveaux problèmes. Alors, les nouvelles générations comme les anciennes qui utilisent les réseaux sont de moins en moins performants au travail ou à l’école.
En effet, plus les informations sont disponibles à l’extérieur de notre cerveau et plus les éléments nécessaires pour réaliser les liens de pertinence et de créativité se perdent.
Nos ressources et capacités cognitives sont donc diminuées, ce qui demande plus d’effort de concentration aux individus (notamment au travail) qui deviennent fragiles et développent une tendance au burn-out.
Les réseaux sociaux comme source de stress et déclencheurs de burn-out
La digitalisation du monde et le développement des téléphones portables accélèrent le volume d’informations recueillies et la rapidité de leur accès.
L’être humain se sent donc dépassé et se heurte aux exigences de performance inhumaines, quitte à repousser ses limites jusqu’à la rupture (qui se traduit par le burn-out) tant émotionnelle que physiologique. Alors, tout perd son sens et l’individu se retrouve démotivé et déséquilibré.
Les profils de burn-out se ressemblent globalement. Ce sont généralement de bons employés, très (voire trop) investis dans leur travail.
Selon Clotilde Lision, psychologue, «Le burn-out touche tous les niveaux hiérarchiques: on retrouve des managers assis par terre dans un coin de bureau, prostrés comme s'ils avaient été victimes d'un bug». Il n’y a donc pas forcément de “profession type” ou de “niveau de poste” plus sujet au burn out qu’un autre. C’est une question de personnalité.
Cependant, avant d'en arriver là, il existe des signes que l’on peut remarquer :
1. Dans un premier temps :
- Troubles cognitifs: difficulté à se concentrer, perte de mémoire, lapsus, incapacité à trouver certains mots…
- «Présentéisme» : être là physiquement, sans l’être vraiment.
- Refus de reconnaître le surmenage et l’excédent de travail.
2. Les symptômes :
- difficulté voire impossibilité à trouver le sommeil, fatigue constante, même après du repos.
Irritabilité. - Sautes d’humeur
- Troubles alimentaires, problèmes digestifs, maux de tête, tensions musculaires.
- Recours à des médicaments ou drogues pour “tenir”.
3. Le burn-out :
- Dissolution de l’affectif et de l’émotionnel (impassible, intouchable, ne ressent plus rien)
- Perte de vie, plus d’envies, démotivation
- Dénigrement de soi, sentiment d'être inutile, vieux, nul…
Conclusion
Au delà de la cyberdépendance qui peut être dangereuse pour le mental, la montée du cyber-harcèlement prend énormément d’ampleur, en grande partie chez les adolescents mais également chez les adultes.
Insultes, commentaires négatifs à répétition, moqueries, vidéos compromettantes… Il est beaucoup plus simple de faire du tort à une personne sur internet qu’en face à face, et beaucoup plus vite.
L’e-réputation ne tient qu’à un fil, et les personnes déjà fragiles qui se retrouvent victimes d’harcèlement sur les réseaux peuvent basculer dans la dépression.
A l’agence, nous sommes tous conscients de l’aspect dangereux des réseaux sociaux. Nous avons donc établi quelques règles afin de ne pas avoir de problèmes de mélange entre vie privée et vie professionnelle.
Par exemple, nous devons laisser nos portables personnels dans nos sacs ou les poser “face cachée” sur le bureau afin de ne pas être distrait par les notifications pendant notre travail. Certains vont même plus loin en désactivant toutes les notifications de leurs applications et en limitant leurs notifications visibles sur l'écran d'accueil aux appels et aux SMS.
Chacun déploie ses propres stratégies en fonction de la perturbation qu'occassionnent ces applications sur sa concentration.
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